La colique est une source majeure d'inquiétude pour les propriétaires de chevaux, représentant une part importante des urgences vétérinaires équines. On estime qu'environ 10% des chevaux adultes présenteront au moins un épisode de colique au cours de leur vie, ce qui en fait une urgence vétérinaire fréquente et potentiellement coûteuse. Il est essentiel de reconnaître rapidement les signes de cette douleur abdominale chez le cheval, et d'agir promptement pour augmenter significativement les chances de rétablissement de l'animal. Une intervention rapide, combinée à l'expertise vétérinaire, peut faire toute la différence entre une situation gérable avec des traitements médicaux et une complication potentiellement fatale nécessitant une intervention chirurgicale.
Comprendre la colique équine, ses manifestations variées et les gestes de premiers secours à prodiguer, est une responsabilité cruciale pour tout détenteur d'équidé, qu'il s'agisse d'un cavalier de loisir ou d'un professionnel du secteur équin.
Reconnaître les signes de la colique : les indicateurs d'alerte
La colique chez le cheval peut se manifester de diverses manières, allant de légers inconforts et d'une perte d'appétit transitoire, à des douleurs abdominales intenses nécessitant une attention vétérinaire immédiate. Être attentif au comportement général et aux signes physiologiques de votre cheval, en surveillant attentivement son appétit et sa production de crottins, est primordial pour une détection précoce de la colique et une intervention rapide. La gravité des signes ne reflète pas nécessairement la gravité de la cause sous-jacente de la colique, c'est pourquoi il est important de toujours contacter un vétérinaire équin dès l'apparition des premiers symptômes, même s'ils semblent légers.
Comportements typiques
- **Se coucher et se relever fréquemment, ou rouler :** Il est important de différencier le roulement normal d'un cheval qui se gratte le dos, d'un roulement lié à la douleur causée par la colique. Un cheval atteint de colique aura tendance à rouler de manière excessive, souvent avec violence, et peut se retrouver coincé contre les murs de son box ou de son abri. Ce comportement est une tentative instinctive de soulager la douleur abdominale intense qu'il ressent.
- **Regarder son flanc, gratter le sol, piétiner :** Ces comportements indiquent que le cheval ressent un inconfort abdominal significatif. Le cheval peut tourner la tête vers son flanc comme s'il essayait de localiser précisément la source de la douleur. Le grattage du sol et le piétinement sont des signes de nervosité, d'anxiété et d'agitation liés à la douleur abdominale et à l'inconfort.
- **Refus de s'alimenter, diminution de la consommation d'eau :** La colique peut entraîner une perte d'appétit soudaine et une diminution significative de la consommation d'eau. Un cheval qui refuse de manger son repas habituel de foin ou de granulés, ou qui boit moins que d'habitude, peut être atteint de colique. Cette perte d'appétit est souvent due à la douleur intense et à l'inconfort digestif associé à la colique.
- **Baisse de la production de crottins, ou crottins anormaux :** Une diminution de la production de crottins, ou des crottins de consistance anormale (secs, rares, recouverts de mucus), peut être un signe de dysfonctionnement du système digestif du cheval, et plus précisément de l'intestin. Un cheval en bonne santé produit généralement entre 6 et 8 crottins par jour. L'absence totale de crottins pendant une période prolongée, supérieure à 12 heures, est un signe d'alarme qui nécessite une intervention vétérinaire rapide.
- **Position anormale (ex: chien assis, dos voûté) :** Le cheval peut adopter une position anormale, comme la position du "chien assis", avec les postérieurs sous le corps, pour tenter de soulager la douleur abdominale. Un dos voûté de manière prononcée peut également indiquer une douleur abdominale importante. Ces postures inhabituelles sont des tentatives du cheval pour trouver une position plus confortable et moins douloureuse.
Signes physiologiques
- **Transpiration excessive (même par temps froid) :** La douleur intense liée à la colique peut provoquer une transpiration excessive chez le cheval, même par temps froid ou en l'absence d'exercice physique. Cette transpiration peut être localisée (par exemple, au niveau des flancs, des aisselles ou de l'encolure) ou généralisée à l'ensemble du corps. La transpiration est une réponse physiologique du corps du cheval à la douleur, au stress et à l'inconfort.
- **Augmentation du rythme cardiaque et respiratoire :** Un rythme cardiaque supérieur à 40 battements par minute et un rythme respiratoire supérieur à 20 respirations par minute sont des signes d'alerte à prendre au sérieux. La fréquence cardiaque normale chez un cheval adulte au repos se situe généralement entre 28 et 44 battements par minute, et la fréquence respiratoire normale se situe entre 8 et 16 respirations par minute. Un rythme cardiaque élevé est souvent l'un des premiers signes d'inconfort abdominal chez le cheval.
- **Muqueuses pâles, congestionnées ou cyanosées (bleues) :** Les muqueuses, telles que celles des gencives, doivent être roses et humides chez un cheval en bonne santé. Des muqueuses pâles peuvent indiquer une perte de sang importante ou un état de choc. Des muqueuses congestionnées (rouges foncées) ou cyanosées (bleues) peuvent indiquer un manque d'oxygène dans le sang ou une mauvaise circulation sanguine. La couleur des muqueuses est un indicateur important de l'état de la circulation sanguine et de l'oxygénation des tissus.
- **Temps de remplissage capillaire prolongé :** Le temps de remplissage capillaire (TRC) est le temps qu'il faut pour que la couleur rose revienne dans les gencives après avoir appuyé dessus avec un doigt. Un TRC supérieur à 2 secondes peut indiquer un problème circulatoire, une déshydratation ou un état de choc. Ce test simple et rapide permet d'évaluer l'état de l'hydratation et de la circulation périphérique du cheval.
En cas de doute concernant l'état de santé de votre cheval ou l'apparition de signes de colique, n'hésitez pas à contacter immédiatement votre vétérinaire équin. Une intervention précoce et un diagnostic rapide peuvent significativement améliorer les chances de rétablissement de votre cheval et prévenir des complications potentiellement graves. Ignorer les premiers signes de colique peut avoir des conséquences désastreuses.
Check-list rapide des signes d'alerte
- Roulement excessif ou violent dans le box ou au paddock
- Regard fréquent vers le flanc, signe d'inconfort abdominal
- Refus soudain de manger sa ration habituelle de foin
- Augmentation de la fréquence cardiaque au-delà de 45 bpm
- Muqueuses anormales : pâles, rouges foncées ou bleutées
Premiers secours essentiels : agir avec méthode et calme face à la colique
Face à un cheval présentant des signes de colique, il est crucial d'agir rapidement et avec méthode afin de soulager son inconfort et de minimiser les risques de complications. Les premières minutes et les premières heures sont déterminantes pour la suite des événements et pour le pronostic de la colique. Cependant, il est primordial de rester calme et de ne pas céder à la panique, afin d'évaluer correctement la situation et de prodiguer les premiers secours de manière efficace et en toute sécurité, tant pour le cheval que pour vous. N'oubliez pas que ces gestes de premiers secours ne remplacent en aucun cas l'intervention d'un vétérinaire équin qualifié, mais peuvent contribuer à stabiliser l'état du cheval, à soulager sa douleur et à améliorer ses chances de rétablissement en attendant son arrivée.
Sécurité avant tout, pour le cheval et pour vous
- **Évaluer attentivement l'environnement :** Assurez-vous que l'environnement immédiat du cheval est sécurisé, tant pour lui que pour vous. Éloignez tout objet susceptible de provoquer une blessure ou de gêner vos mouvements, tels que des seaux, des outils, des râteaux, des fourches ou des barrières mal fixées. Un cheval souffrant de colique peut devenir imprévisible, agité et se blesser involontairement.
- **Porter des gants d'examen à usage unique :** Le port de gants d'examen à usage unique est fortement recommandé pour des raisons d'hygiène et de sécurité. Cela permet de se protéger contre d'éventuelles contaminations par des bactéries ou des virus, notamment lors de la prise de température rectale du cheval.
- **Se faire assister si possible par une personne de confiance :** La présence d'une autre personne de confiance peut être d'une grande aide pour surveiller attentivement le cheval, contacter le vétérinaire équin par téléphone, préparer le matériel nécessaire (thermomètre, stéthoscope, couverture), et vous assister dans les gestes de premiers secours. Travailler en équipe permet une meilleure gestion de la situation d'urgence.
Appeler le vétérinaire équin immédiatement et sans hésitation
Dès que vous suspectez une colique chez votre cheval, contactez immédiatement votre vétérinaire équin traitant. Plus tôt il sera informé de la situation et des signes cliniques observés, plus rapidement il pourra évaluer la gravité de la colique, vous donner des conseils par téléphone, et intervenir pour prodiguer les soins nécessaires. Fournissez des informations précises, claires et complètes au vétérinaire, afin de l'aider à évaluer l'urgence de la situation et à préparer son intervention de la manière la plus efficace possible.
- **Fournir au vétérinaire des informations claires et précises :** Indiquez au vétérinaire la race, l'âge précis, le sexe du cheval, les signes cliniques observés (comportement anormal, signes physiologiques), l'historique médical si vous le connaissez, son régime alimentaire habituel, et la date de la dernière vermifugation. Ces informations précieuses aideront le vétérinaire à évaluer rapidement la gravité de la situation clinique et à envisager les causes possibles de la colique. Par exemple, un jeune cheval de 5 ans est statistiquement plus susceptible de présenter des problèmes digestifs liés à un changement d'alimentation qu'un cheval âgé de 15 ans avec des antécédents de coliques chroniques et une usure dentaire importante.
- **Décrire au vétérinaire la situation clinique avec précision :** Expliquez en détail au vétérinaire les signes que vous avez observés chez votre cheval, leur intensité, leur fréquence, et leur évolution dans le temps. Par exemple, décrivez avec précision la fréquence et la violence des roulades, la quantité de crottins produits et leur apparence (secs, mous, présence de mucus). Plus la description est précise et détaillée, mieux le vétérinaire pourra évaluer l'urgence de la situation et vous donner des conseils appropriés par téléphone en attendant son arrivée.
En attendant l'arrivée du vétérinaire équin sur place
- **Surveiller attentivement le cheval et enregistrer régulièrement ses signes vitaux :** Prenez régulièrement le rythme cardiaque (à l'aide d'un stéthoscope si vous en possédez un), le rythme respiratoire et la température rectale du cheval (si vous êtes capable de le faire en toute sécurité et sans stresser l'animal). Notez scrupuleusement ces informations sur un bloc-notes ou sur votre téléphone portable, afin de pouvoir les communiquer au vétérinaire à son arrivée. Ces données objectives aideront le vétérinaire à évaluer l'évolution de l'état du cheval et à adapter son traitement en conséquence. La température rectale normale d'un cheval se situe généralement entre 37,5°C et 38,5°C.
- **Faire marcher le cheval doucement et à son rythme :** Incitez le cheval à marcher doucement et à son rythme, en le promenant dans un endroit calme et sécurisé. Cela peut aider à stimuler le transit intestinal et à diminuer les risques de torsion intestinale. Cependant, il est crucial de ne jamais forcer le cheval à marcher s'il est trop faible, abattu ou s'il montre des signes de douleur intense. La marche douce peut aider à soulager les spasmes musculaires et à favoriser l'expulsion des gaz intestinaux.
- **Retirer l'alimentation du cheval :** Sauf indication contraire du vétérinaire équin que vous avez contacté, retirez toute forme d'alimentation solide du cheval, y compris le foin, les granulés et les friandises. La consommation d'aliments peut aggraver la situation clinique en stimulant davantage le transit intestinal et en augmentant la production de gaz dans l'intestin. En revanche, le vétérinaire pourra vous indiquer si le cheval peut avoir accès à une petite quantité d'eau fraîche et propre.
- **Observer attentivement la production de crottins et d'urine :** Notez avec précision la quantité, la consistance et l'apparence des crottins et de l'urine produits par le cheval. Ces informations peuvent aider le vétérinaire à déterminer la cause sous-jacente de la colique. Par exemple, l'absence totale de crottins pendant plus de 12 heures ou la présence de crottins secs et durs peuvent indiquer une obstruction intestinale partielle ou totale. La présence de sang dans l'urine peut également être un signe important à signaler au vétérinaire.
- **Ne pas administrer de médicaments au cheval sans l'avis du vétérinaire :** L'automédication peut être dangereuse pour la santé du cheval et masquer les symptômes de la colique, ce qui rendra le diagnostic plus difficile à établir pour le vétérinaire. De plus, certains médicaments peuvent interagir négativement avec les traitements que le vétérinaire prescrira par la suite. Il est donc crucial de ne rien administrer au cheval, que ce soit par voie orale ou par voie injectable, sans avoir consulté au préalable votre vétérinaire équin traitant.
- **Assurer au cheval un environnement calme, confortable et sécurisé :** Éloignez les autres chevaux et réduisez le stress au maximum. Un environnement calme, confortable et sécurisé aidera le cheval à se détendre, à se sentir plus en sécurité et à mieux supporter la douleur abdominale. Parlez-lui doucement, caressez-le et rassurez-le de votre présence.
Boîte de premiers secours spéciale colique équine (sans médicaments)
- Thermomètre rectal à embout flexible
- Stéthoscope vétérinaire de qualité
- Bloc-notes résistant à l'eau et stylo à encre indélébile
- Plusieurs paires de gants d'examen à usage unique (taille M et L)
- Solution antiseptique douce (type Bétadine diluée) pour nettoyer le thermomètre
- Gel lubrifiant à usage vétérinaire pour faciliter la prise de température rectale
Ce qu'il ne faut absolument pas faire : les erreurs à éviter en cas de colique
Dans une situation d'urgence telle qu'une colique équine, il est tout aussi important de savoir ce qu'il ne faut pas faire que de connaître les gestes de premiers secours à prodiguer. Certaines actions, même entreprises avec les meilleures intentions du monde, peuvent aggraver la situation clinique du cheval et compromettre sa santé à long terme. Éviter ces erreurs courantes peut faire la différence entre une colique gérable avec un traitement médical et une complication grave nécessitant une intervention chirurgicale coûteuse et risquée.
- **Ne surtout pas paniquer :** Le calme est essentiel pour évaluer correctement la situation et agir de manière efficace et rationnelle. La panique peut vous empêcher de prendre les bonnes décisions et peut également stresser davantage le cheval, ce qui risque d'aggraver ses symptômes. Respirez profondément à plusieurs reprises et essayez de rester concentré sur les actions à entreprendre pour aider votre cheval.
- **Ne pas donner de nourriture ou d'eau au cheval s'il a du mal à déglutir :** Si le cheval présente des difficultés à déglutir, s'il tousse ou s'il a des spasmes, ne lui donnez ni nourriture ni eau, car il risque de faire une fausse déglutition et d'étouffer, ce qui pourrait avoir des conséquences fatales. Observez attentivement la déglutition du cheval avant de lui proposer de boire ou de manger.
- **Ne pas administrer de médicaments au cheval sans prescription vétérinaire :** L'automédication peut masquer les symptômes de la colique et compliquer le diagnostic ultérieur, comme expliqué précédemment. Elle peut également entraîner des effets secondaires indésirables graves et interagir négativement avec les traitements que le vétérinaire prescrira par la suite. Évitez absolument d'administrer des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que la phénylbutazone (Butazolidine®) sans l'avis d'un vétérinaire.
- **Ne pas forcer le cheval à se lever ou à marcher s'il est trop faible :** Si le cheval est trop faible, abattu ou s'il présente une démarche hésitante, ne le forcez pas à se lever ou à marcher, car vous risquez de le blesser ou d'aggraver une éventuelle torsion intestinale. Laissez-le se reposer tranquillement et attendez patiemment l'arrivée du vétérinaire équin.
- **Ne pas essayer de diagnostiquer la cause de la colique par vous-même :** Le diagnostic précis de la cause de la colique chez le cheval est complexe et nécessite l'expertise d'un vétérinaire équin qualifié, ainsi que la réalisation d'examens complémentaires tels qu'une auscultation abdominale, une palpation transrectale, une échographie abdominale ou une endoscopie digestive. Tenter de diagnostiquer la cause soi-même peut vous induire en erreur et retarder la mise en place d'un traitement approprié, ce qui peut avoir des conséquences graves pour la santé du cheval.
- **Ne jamais ignorer les signes de colique, même s'ils vous semblent légers :** Agir rapidement face à une colique peut faire toute la différence entre un rétablissement rapide et des complications graves. N'ignorez jamais les signes de colique chez votre cheval, même s'ils vous semblent légers ou transitoires. Contactez votre vétérinaire équin dès que vous avez un doute sur l'état de santé de votre cheval. Une intervention précoce peut prévenir des complications graves telles qu'une torsion intestinale, une péritonite ou une septicémie.
Mythes et réalités sur la colique équine : démêler le vrai du faux
- **Mythe :** Marcher le cheval aggrave toujours la situation en cas de colique. **Réalité :** Une marche douce et modérée peut aider à soulager les spasmes intestinaux et à favoriser l'expulsion des gaz, mais forcer un cheval faible ou présentant une douleur intense est dangereux et contre-productif.
- **Mythe :** Donner de l'huile de paraffine est toujours bénéfique pour soulager la colique. **Réalité :** L'huile de paraffine peut être utile dans certains cas de colique (notamment en cas de constipation), mais elle est formellement contre-indiquée dans d'autres situations, par exemple en cas de suspicion de torsion intestinale ou de rupture intestinale. Seul le vétérinaire équin peut juger de la pertinence de son utilisation.
- **Mythe :** Une colique bénigne se résout toujours d'elle-même sans intervention vétérinaire. **Réalité :** Même une colique qui semble bénigne au départ peut cacher un problème sous-jacent plus grave nécessitant un traitement spécifique. Une consultation vétérinaire est toujours recommandée, même en cas d'amélioration spontanée des symptômes, afin d'écarter toute cause grave et de prévenir d'éventuelles récidives.
Comprendre les causes possibles de la colique chez le cheval (survol)
Bien qu'il soit essentiel de laisser le diagnostic précis de la cause de la colique au vétérinaire équin, avoir une compréhension générale des causes potentielles de la colique peut aider à prendre des mesures préventives éclairées et à mieux appréhender la situation clinique. La colique est souvent une affection multifactorielle, et plusieurs causes peuvent se combiner pour provoquer un épisode de douleur abdominale chez le cheval. Connaître ces facteurs de risque permet aux propriétaires de chevaux d'adopter une gestion plus préventive et plus attentive à la santé digestive de leurs équidés.
- **Facteurs alimentaires :** Un changement d'alimentation trop brusque, une mauvaise qualité du fourrage (moisi, poussiéreux, contaminé par des plantes toxiques), un excès de céréales (surtout l'orge et le maïs), une distribution irrégulière des repas, ou un manque d'accès permanent à l'eau propre et fraîche peuvent tous provoquer des coliques chez le cheval. Un fourrage de mauvaise qualité peut contenir des toxines produites par des champignons ou des moisissures, qui irritent l'intestin et perturbent la digestion.
- **Facteurs liés à la gestion :** Un manque d'exercice physique régulier, le stress chronique (lié au transport, à la compétition, à un changement d'environnement ou à la séparation d'un congénère), le parasitisme intestinal (infestation massive par des vers digestifs), une dentition incorrecte (qui empêche une mastication correcte des aliments), ou encore une hydratation insuffisante peuvent également être des causes de colique. Le stress chronique peut affecter la motilité intestinale et augmenter le risque de coliques spasmodiques.
- **Facteurs environnementaux :** Un changement de temps brutal (surtout une chute brutale de la température ambiante), l'ingestion de plantes toxiques présentes dans le paddock ou dans le foin (telles que le séneçon jacobée, la morelle noire ou le datura), ou l'exposition à des produits chimiques toxiques peuvent également déclencher une colique chez le cheval. Certaines plantes sont extrêmement toxiques pour les chevaux et peuvent provoquer des lésions hépatiques irréversibles et des coliques sévères.
Causes possibles de colique et mesures préventives associées : tableau simplifié
Cause Possible de la Colique | Mesure Préventive à Mettre en Place |
---|---|
Changement d'alimentation trop brusque | Effectuer une transition alimentaire progressive sur 7 à 10 jours |
Mauvaise qualité du fourrage (moisi ou poussiéreux) | Vérifier régulièrement la qualité du fourrage, assurer un stockage approprié |
Manque d'exercice physique régulier | Prévoir des sorties quotidiennes au paddock et un travail monté adapté |
Hydratation insuffisante du cheval | Assurer un accès permanent à de l'eau propre et fraîche, surveiller la consommation |
Prévention : réduire au maximum les risques de colique chez votre cheval
La prévention est sans aucun doute la clé pour minimiser les risques de colique chez votre cheval et assurer sa santé digestive à long terme. En adoptant une gestion rigoureuse, en étant attentif à ses besoins individuels, et en mettant en place des mesures préventives appropriées, vous pouvez significativement réduire la probabilité de survenue de ces épisodes douloureux et potentiellement graves. La prévention de la colique passe par une alimentation saine et équilibrée, une gestion du parasitisme intestinal efficace, des soins dentaires réguliers et adaptés, un programme d'exercice physique régulier, et une réduction du stress dans l'environnement du cheval. Une gestion préventive proactive et personnalisée est un investissement précieux dans la santé, le bien-être et la longévité de votre cheval.
- **Gestion rigoureuse de l'alimentation :** Fournissez à votre cheval une alimentation de qualité, avec un fourrage propre, appétent et adapté à ses besoins individuels (âge, niveau d'activité, état physiologique), et effectuez les transitions alimentaires de manière progressive, sur une période minimale de 7 à 10 jours. Assurez-vous que votre cheval a accès à une quantité suffisante d'eau propre et fraîche en permanence, idéalement à volonté, en utilisant des abreuvoirs automatiques ou en lui proposant plusieurs seaux d'eau par jour. Un cheval boit en moyenne entre 20 et 40 litres d'eau par jour, et ce besoin peut augmenter considérablement en cas de chaleur, d'exercice intense ou de lactation.
- **Gestion raisonnée et adaptée du parasitisme intestinal :** Mettez en place une stratégie de vermifugation raisonnée et adaptée à chaque cheval, en effectuant des coproscopies régulières (analyses de crottins) pour déterminer précisément le niveau d'infestation parasitaire et identifier les types de vers présents dans le tube digestif. Ne vermifugez pas systématiquement tous les chevaux sans connaître leur statut parasitaire, car cela favorise l'apparition de résistances aux vermifuges. Il est recommandé de réaliser au moins deux coproscopies par an (au printemps et à l'automne) et de vermifuger les chevaux uniquement lorsque le niveau d'infestation parasitaire est significatif.
- **Soins dentaires réguliers et adaptés à l'âge du cheval :** Faites contrôler et soigner la dentition de votre cheval par un professionnel qualifié (vétérinaire équin ou dentiste équin) au moins une fois par an, voire plus fréquemment si votre cheval est âgé ou s'il présente des problèmes dentaires spécifiques. Une dentition incorrecte, avec la présence de surdents ou de pointes d'émail tranchantes, peut entraîner des problèmes de mastication, une digestion incomplète des aliments, une perte de poids et des coliques à répétition. Les chevaux âgés ou présentant des problèmes dentaires chroniques peuvent nécessiter des contrôles dentaires plus fréquents, tous les 6 mois, afin de maintenir une mastication efficace et une bonne santé digestive.
- **Exercice physique régulier et adapté aux capacités du cheval :** L'exercice physique régulier est essentiel pour maintenir une bonne motilité intestinale, favoriser le transit des aliments dans le tube digestif et prévenir la constipation, qui est une cause fréquente de colique chez le cheval. Adaptez le type et l'intensité de l'exercice aux capacités physiques du cheval, à son âge, à son niveau d'entraînement et à son état de santé général. Le manque d'exercice peut ralentir le transit intestinal et favoriser la stagnation des aliments dans le côlon, ce qui augmente le risque de colique de type bouchon.
- **Gestion du stress dans l'environnement quotidien du cheval :** Minimisez les facteurs de stress dans l'environnement du cheval, en lui offrant un environnement stable, des routines régulières et prévisibles, des contacts sociaux avec d'autres chevaux (si cela est possible et souhaitable), et en évitant les changements brusques d'environnement ou de régime alimentaire. Le stress chronique peut affaiblir le système immunitaire du cheval et le rendre plus vulnérable aux infections et aux coliques. Il est important de respecter les besoins sociaux du cheval en lui permettant de vivre en groupe ou au moins d'avoir des contacts visuels et olfactifs avec d'autres congénères.
Exemple de calendrier annuel de contrôle et de prévention des coliques :
- **Janvier :** Bilan de santé annuel avec le vétérinaire équin, contrôle dentaire complet, ajustement du régime alimentaire en fonction de l'activité hivernale.
- **Mars :** Première coproscopie de l'année pour évaluer le niveau de parasitisme intestinal, vermifugation ciblée si nécessaire.
- **Juin :** Ajustement de la ration alimentaire en fonction de la saison (prise en compte de l'herbe fraîche disponible), surveillance du poids et de la condition corporelle.
- **Septembre :** Deuxième coproscopie de l'année pour évaluer le niveau de parasitisme intestinal, vermifugation ciblée si nécessaire.
- **Décembre :** Préparation pour l'hiver : ajustement de la ration alimentaire (augmentation de la quantité de foin), vérification de l'accès à l'eau (prévention du gel).
En conclusion, la gestion efficace des coliques chez le cheval repose sur une approche combinant l'attention quotidienne du propriétaire équin et l'expertise du vétérinaire équin. Le propriétaire, grâce à son observation attentive et à sa connaissance approfondie de son cheval, est le premier à pouvoir identifier les signes d'alerte de la colique et à réagir rapidement. Le vétérinaire équin, fort de ses connaissances médicales et de son expérience clinique, est le seul à pouvoir établir un diagnostic précis de la cause sous-jacente de la colique et à mettre en place un traitement médical ou chirurgical adapté. Une collaboration étroite et une communication fluide entre le propriétaire et le vétérinaire sont essentielles pour assurer la meilleure prise en charge possible du cheval et optimiser ses chances de rétablissement.